Archives de catégorie : Nièvre

Le Chevreau de Cosne

Aux portes de Cosne, presque inclus dans la ville, le château de Montchevreau, appelé aussi « le Chevreau » autrefois, a abrité l’enfance du marquis de la Maison-Fort, agent des Princes pendant la Révolution et l’Empire, dont les Mémoires retracent de façon très imagée dans leurs premiers chapitres la vie d’un jeune et riche officier, en Nivernais, à la fin de l’Ancien Régime.

D’une facture très classique (XVII-XVIIIème), ce château a sans doute remplacé un édifice plus ancien, dont quelques traces subsistent.

Ce fief a été associé à celui, voisin, de la Bertauche, dont il est peut-être issu, et tous deux sont proches de Port-Aubry, au sud de Cosne, sur le versant de la Loire. Il sont passés par acquisition dans les mains de riches parlementaires et officiers royaux aux XVIIème et XVIIIème siècles, dont l’un a dû faire construire le château actuel, avant d’être acquis par les du Bois des Cours, de la Maison-Fort.

Voyez ci-dessous l’état actuel de nos connaissances sur la succession des seigneurs de La Bertauche et de Montchevreau, qui demande à être précisée sur plusieurs points. 

Un contributeur du site, A. Boucher-Baudard, grand connaisseur de la région de Cosne, a permis par ses recherches approfondies d’enrichir considérablement cette étude (Avril 2019).

           Montchevreau et La Bertauche (V10 enrichie du 24 sept 2021)

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Coche, abbaye fantôme

Coche, près de Vielmanay, est partout citée comme la troisième abbaye (prieuré) fondée par Hervé de Donzy et Mahaut de Courtenay en 1218, avec L’Epeau et Bellary. Pourtant nous ne sommes pas en mesure de lui consacrer une véritable notice, car les données historiques disponibles sont très ténues. Mais nous aimerions ne pas en rester là…

L'historiographie paraît n'avoir retenu, au-delà du principe de sa fondation, que les noms de quelques uns de ses prieurs commendataires aux XVIIème et XVIIIème siècles. Deux d'entre eux ont eu une certaine célébrité (Coche n'étant que l'un des "bénéfices" dont ils disposaient) : Jacques Carpentier de Marigny, par ailleurs écrivain et pamphlétaire, d'origine nivernaise, et Edmond Richer, fondateur du "Richerisme", un Gallicanisme relativisant le rôle du Pape, qui ouvrit dans une certaine mesure la voie au Jansenisme.

Les bâtiments monastiques, qui étaient situés au bord de l'Asvins, en lisière des bois de Bellary, non loin du hameau actuel de Coche, ont été entièrement détruits par les huguenots vers 1560.

L’abbaye, une quasi seigneurie terrienne après sa mise en commende, possédait des biens fonciers et des droits féodaux aux alentours, et a dû continuer d’exister sur le plan juridique malgré la fin de toute activité religieuse, puisqu’elle a eu des "prieurs" jusqu'à la Révolution. Cette charge purement temporelle paraît avoir été regroupée avec celles de Prieur de Cessy, de Vielmanay (anc. Mannay) et de Saint-Malo-en-Donziois – ces deux derniers établissements disparus depuis longtemps – et parfois avec celle d'abbé de Bourras. Il s'agissait de cumuler des revenus ecclésiastiques assis sur des territoires voisins, pour arriver à un montant significatif, au profit d'une seule personnalité, en minimisant les frais de recouvrement.

Il ne reste aujourd'hui sur place que des lambeaux de murs recouverts par la végétation. Des fouilles ont été effectuées en 1868 par le nouveau propriétaire de ces terres et de celles du château de Vieux-Moulin, tout proche. On aurait découvert alors un souterrain qui allait de l’abbaye au hameau de La Tour. A quelque distance des anciens bâtiments, se trouvait le cimetière du monastère, d’où l’on exhuma plusieurs corps, et non loin un puits où le fameux Théodore de Bèze, dont la famille était implantée dans la région (voir notice Chailloy) et qui résidait parfois à Vieux Moulin, aurait fait "enfermer" les religieux de Coche.

A l'évidence, il faut documenter bien davantage l'histoire de Coche pour redonner un peu vie à ce prieuré évanoui, et nous faisons appel à votre concours…

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La Barre (Garchy)

(Illustration : le bourg de Garchy vers 1920)

Le fief de la Barre à Garchy, relevant de Chateauneuf, a donné son nom à une famille connue dès le début du XVème siècle, et très implantée en Donziais. Il semble qu’elle n’ait pas de rapport avec la lignée du même nom en Berry.

Le fief aurait été apporté aux Marafin, déjà seigneurs de Vieux-Moulin (voir cette notice) et Garchy, par le mariage de l’héritière de la branche aînée de la famille de La Barre au XVIème siècle. Une branche cadette, qui a perduré et s’est alliée dans de nombreuses familles de la région, s’était installée à Gérigny, près de La Charité – qui n’est pas dans notre périmètre – et à la Motte-Josserand et l’Epeau, tout près de Donzy, juste avant la Révolution (voir ces notices).

On retrouve La Barre aux mains d’un certain Antoine Gauthier, sgr de Saligny, Commissaire des Guerres, vers 1650 – dans des conditions qui restent à préciser – et le domaine est acheté à la fin du XVIIème siècle par Elie Rameau, un bourgeois de La Charité, dont les descendants directs le conserveront bien au-delà de la Révolution.

Le site conserve des traces castrales et notamment un porche vouté donnant accès à une cour.

Voyez ci-dessous une notice plus détaillée sur la succession des seigneurs de La Barre :

La Barre (V. complétée du 6 avr. 2025)

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Le Réconfort de Mahaut

(Illustration : reproduction d'un sceau de Mahaut de Courtenay)

Mahaut de Courtenay (1188-1257), comtesse de Nevers, Auxerre et Tonnerre, et son premier époux Hervé IV, baron de Donzy, forment un couple mythique de l’histoire locale. Leur union, en 1199, obtenue par Hervé après sa victoire sur le père de Mahaut, Pierre de Courtenay, fut aussi celle du Donziais auxerrois au Nivernais. Elle posait les bases géographiques du futur duché de Nevers et du département de la Nièvre d’aujourd’hui.

Pour se faire pardonner un degré de consanguinité prohibé, ils fondèrent trois abbayes : L’Epeau, Bellary et Coche. Pourtant ils ne choisirent aucune d’elles pour lieu de leur sépulture.

Hervé, tôt disparu (1222), fut inhumé à Pontigny en Auxerrois, haut lieu cistercien, aux côtés de Saint Edmond de Cantorbery et de nombreux seigneurs bourguignons et champenois. Mahaut, remariée dès 1226 au comte de Forez, Guigues IV, resta fidèle au pays nivernais qu’elle administra jusqu'à sa mort.

Elle avait fondé en 1235 l’abbaye Notre-Dame du Réconfort, à Saizy près de Monceaux-le-Comte dans la haute vallée de l’Yonne. Elle choisit ce lieu isolé pour sa sépulture : sa dépouille y fut conduite en grand cortège depuis la cathédrale de Nevers, et y prit place dans le cloître.

Confirmée en 1244 par le Pape Innocent IV, qui consacra lui-même l'église en 1246, la communauté cistercienne féminine du Réconfort veilla sur la tombe de Mahaut, dans le calme et la prospérité, pendant près de quatre siècles. Les guerres de religion causèrent à l'abbaye, comme à bien d’autres sites en Donziais, de grands dommages, dont elle ne se releva jamais complètement : au début du XVIIème siècle, elle était en ruines. Une riche abbesse la fit alors reconstruire, la tombe de Mahaut fut transférée dans l’église. Aggrandie encore au XVIIIème siècle, l’abbaye ne retrouva pourtant jamais la ferveur et l’austérité de ses origines, et la Révolution lui réserva le sort habituel : vente comme Bien national, destruction et revente des débris.  

En rachetant le site en 1825 le baron Charles Dupin – que nous avons déjà rencontré à Corbelin – sauva Notre-Dame du Réconfort, la restaura, en fit sa résidence, et ses descendants poursuivirent son œuvre.

Devenu Centre de soins à l’époque moderne, le Réconfort ne conserve de ses origines gothiques que l’ancienne salle capitulaire et la sacristie.

                                                       P1010565

Voyez la fiche du service des Monuments historiques sur ce monument, qui offre de nombreuses images anciennes : Réconfort (Fiche MH)

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Cosne, cité épiscopale et comtale

Cosne – aujourd'hui  "Cosne-Cours-sur-Loire" -, vieille cité gallo-romaine, fut une place forte au Moyen-âge. 

Contrôlée à l'origine par les évêques d'Auxerre, elle passa progressivement sous l'autorité des comtes de Nevers, non sans que les barons de Donzy, alors rivaux, aient tenté au XIIème siècle de s'en emparer. Pour comprendre son histoire il faut donc se rapporter à celles de cet évêché et de ce comté.

Au débouché du Nohain dans la Loire et au carrefour de grandes routes, elle a représenté à ces époques reculées un enjeu de pouvoir qu'il est difficile de concevoir aujourd'hui, tant le déclin a frappé la cité, où les traces architecturales anciennes sont assez ténues.

Cosne, cité épiscopale où résidaient occasionnellement les évêques, fut pourtant dotée au XIIème siècle d'un petit palais épiscopal qui subsiste et présente une réelle parenté avec celui d'Auxerre. Un château et une enceinte y avaient été établis antérieurement par les évêques, notamment pour se défendre des incursions normandes. Ils disposèrent également du château de Villechaud, au sud de la ville.

Cosne, cité comtale, eut aux XIIème et XIIIème siècle une enceinte renforcée et un château reconstruit par les comtes, pour assurer la défense de ce site stratégique. Ce monument, dont des restes importants subsistent malgré l'outrage du temps, se cache au milieu de la vieille ville et ne protège plus qu'un….parking.

Le développement de l'industrie métallurgique à Cosne du XVIIème au XIXème siècles, grâce à la force motrice du Nohain qui y est à son maximum, avec une belle chute dans la Loire, a bouleversé l'architecture ancienne de la ville qui se concentrait précisément à ce confluent.

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Seul l'ancien Prieuré Saint-Agnan, qui domine le site au sud, a conservé sa magnificence ancienne.

Voyez ci-dessous une notice qui précise ces différents points

Cosne (V1 du 5 avril 2016)

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