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Donziais roman

(Illustration : le tympan de Donzy-le-Pré)

Même s’il ne pouvait bénéficier pour lui seul d’un volume de l’irremplaçable collection Zodiaque, fondée par Dom Angelico Surchamp à l’abbaye de La Pierre-qui-Vire, le Donziais est bien pourvu en églises romanes.

N’est-il pas encadré au levant par Vézelay et au couchant par La Charité-sur-Loire ?

Dans nos présentations des anciens monastères qui animaient la région de leurs chants, nous avons évoqué des monuments romans remarquables, dans les sites clunisiens de Notre-Dame-du-Pré, à Donzy, avec son exceptionnel tympan, et de Saint-Agnan à Cosne, avec sa belle abside, ; à Saint-Verain, relevant de Saint Germain d’Auxerre ; à Saint-Laurent, l’abbaye augustinienne, dont les ruines témoignent ; à la Commanderie de Villemoison ; sans oublier les quelques arcades du cloître de Bourras, derniers témoignages cisterciens,  et le chevet du prieuré grandmontain de Saint-Marc de Fontenay.

Mais de petites églises paroissiales, émouvantes par leur simplicité et leur grand âge, doivent aussi retenir notre attention. Leur histoire est souvent mal connue, mais le volume « Nivernais-Bourbonnais roman » de Zodiaque, l’ouvrage de C. Arnaud sur « Les églises de l’ancien diocèse d’Auxerre » (SSHNY, Auxerre, 2009) et la somme de M. Anfray sur « L’architecture religieuse du Nivernais au Moyen-Âge – Les églises romanes – » (Picard, Paris, 1951), fournissent une excellente documentation.

Evoquons ces sanctuaires du XIIème siècle, qui ont accueilli les seigneurs qui peuplent ce site et parfois leurs sépultures, au fil du temps.

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A tout seigneur tout honneur : là même où commença notre histoire, au village de Donzy-le-Pré, non loin de l’ancien prieuré, la petite église paroissiale Saint Martin est là, presque intacte, avec sa nef simple. Elle a remplacé vers 1100 un édifice qui remontait sans doute aux premiers siècles du christianisme (voir l’article sur les origines de Donzy). Elle a été agrandie d’un chœur plus étroit au XIIIème siècle.

                                                 

On y entre par un portail avancé en plein cintre dont l’archivolte torique, accompagnée d’un rang de perles et de quelques moulures, retombait sur deux colonnettes dont l’une a disparu, et l’autre conserve un chapiteau sculpté d’un aigle.

Cette paroisse avait sous sa dépendance Donzy-le-Pré, Lyot, Bailly, Saint Jean, et les forges de l’Eminence.

L’église abrite des sépultures, dont la dalle funéraire, dressée maintenant contre un mur, de Françoise de La Rivière, dame de Favray, dame d’honneur de la reine Margot (Marguerite de Valois), morte à l’âge de 20 ans, en 1606. Elle y est figurée en tenue de Cour, entourée des armes de La Rivière et de Reugny (son mari).

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A quelques kilomètres au sud, le beau village de Garchy a la chance d’avoir conservé intacte son église romane, complètement restaurée.

                                

Elle avait été donnée par Humbaud, évêque d’Auxerre (1087-1114) à l’église Saint-Eusèbe à la suite de l’installation d’une communauté de chanoines de Saint-Laurent, près de Cosne, au début du XIIème siècle. Une bulle papale de 1147 nous apprend que l’évêque Hugues (Hugues de Mâcon, 1137-1151) avait finalement réuni Saint-Eusèbe et ses dépendances, dont Garchy, à l’abbaye augustinienne.

Du mobilier et des vestiges antiques ainsi qu’une nécropole mérovingienne au lieu-dit  » Le Champ-Blanc « , avec des sarcophages, ont été retrouvés sur le territoire de la commune, mais il n’y a aucun vestige antérieur à la construction actuelle, dans l’église.

Ce village s’est vraisemblablement installé au passage d’un gué sur l’Asvins. Nous avons rencontré les seigneurs de Garchy – où on peut voir les traces d’un petit château – à Vieux-Moulin, en amont sur la rivière. Le château de La Barre est tout proche, ainsi que l’ancien fief de Boisrond, plus isolé.

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L’église paroissiale Saint-Martin de Myennes apparaît dans les textes à partir du milieu du XIIème siècle comme une dépendance du Prieuré de La Charité, qui a sans doute ordonné la reconstruction d’un édifice plus ancien. Divers travaux ont en effet permis de découvrir des éléments architecturaux et du mobilier d’un habitat gallo-romain.

                                                          

L’église a été très remaniée – ajout d’une chapelle seigneuriale au XVIème siècle – voir l’article consacré à Myennes – et restauration du XIXème siècle. Mais elle conserve, pour le chœur, sa structure romane : une abside en hémicycle précédée d’une travée droite, ainsi qu’une fenêtre.

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On sait seulement qu’un lieu de culte existait à Druyes-les-Belles-Fontaines à la fin du VIe siècle. L’église Saint-Romain – du nom d’un compagnon de Saint-Benoit de Nursie, venu fonder là un monastère, transféré ensuite à Andryes – est un exemple très pur de roman bourguignon du milieu du XIIe siècle (sauf la sacristie moderne, qui défigure le chevet roman, la chapelle Notre-Dame-de-Pitié et la tour fortifiée à l’angle de la façade, qui datent du XVème siècle).

                                                   

Druyes a eu une certaine importance aux XIIème et XIIIème siècles : le château de Druyes comptait parmi les résidences des comtes de Nevers, qui y entretenaient une garnison et y avaient leur propre chapelle, qu’on peut toujours y voir. La comtesse Mahaut de Courtenay y fit plusieurs séjours et a dû admirer le travail des sculpteurs des chapiteaux de l’église.

Par un très beau portail en léger retrait, on entre directement dans une nef aveugle de trois travées, couverte en berceau brisé et flanquée de collatéraux. Les chapiteaux de la nef présentent une simple ornementation végétale, ceux du transept, remarquables, sont historiés ou présentent un décor animalier.

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L’ancienne église paroissiale de Corbelin est placée sous le vocable de Notre-Dame de Septembre. Elle fut bâtie au XIIIème siècle et servit de chapelle au château.

                                                                    

Elle est à chevet plat, de type cistercien, percé de trois fenêtres en lancette sans meneaux, comprend une nef voûtée et un clocher carré renforcé par de puissants contreforts. Le culte y fut célébré jusqu’au XVIIIème siècle, mais elle fut ensuite abandonnée puis utilisée comme bâtiment agricole jusqu’à la fin du XXe siècle. Elle a été restaurée par la Camosine dans les années 1990.

Bonnes découvertes !

 

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La Barre (Garchy)

(Illustration : le bourg de Garchy vers 1920)

Le fief de la Barre à Garchy, relevant de Chateauneuf, a donné son nom à une famille connue dès le début du XVème siècle, et très implantée en Donziais. Il semble qu’elle n’ait pas de rapport avec la lignée du même nom en Berry.

Le fief aurait été apporté aux Marafin, déjà seigneurs de Vieux-Moulin (voir cette notice) et Garchy, par le mariage de l’héritière de la branche aînée de la famille de La Barre au XVIème siècle. Une branche cadette, qui a perduré et s’est alliée dans de nombreuses familles de la région, s’était installée à Gérigny, près de La Charité – qui n’est pas dans notre périmètre – et à la Motte-Josserand et l’Epeau, tout près de Donzy, juste avant la Révolution (voir ces notices).

On retrouve La Barre aux mains d’un certain Antoine Gauthier, sgr de Saligny, Commissaire des Guerres, vers 1650 – dans des conditions qui restent à préciser – et le domaine est acheté à la fin du XVIIème siècle par Elie Rameau, un bourgeois de La Charité, dont les descendants directs le conserveront bien au-delà de la Révolution.

Le site conserve des traces castrales et notamment un porche vouté donnant accès à une cour.

Voyez ci-dessous une notice plus détaillée sur la succession des seigneurs de La Barre :

La Barre (Garchy)

D enluminé

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Boisrond

La petite seigneurie de Bois-Rond à Garchy – derrière les bois de l’ancien Centre de Géophysique – est mentionnée pour la première fois en 1462 par le don qu’en fit Jean de Bourgogne, comte de Nevers, à Jacob du Broc, archer de sa compagnie, fils de Joseph, maître d’Hôtel de Philippe de Bourgogne, venu du Brabant. Elle relevait de Chateauneuf.

Elle passa par des alliances dans d’autres familles à partir du début du XVIIème siècle. Dans le même temps la branche aînée avait acquis le Nozet (Pouilly) et les Granges (Suilly).

Boisrond est aujourd’hui un domaine agricole, dont les bâtiments forment une cour carrée défensive, et conservent quelques traces castrales.

Voyez ci-dessous l’état actuel de nos connaissances sur la succession des seigneurs de Bois-Rond. Certains points restent à préciser, merci de votre concours !

Boisrond (V9 du 24 juil 2021)

D enluminé

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