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Le Chesnoy et Ferrières, à Entrains

(Illustration : minerai de fer)

Les environs d’Entrains, vieille cité romaine qui dominait la contrée avant l’avènement de Donzy, sont riches de sites castraux.

Au sud : Réveillon, dont le grand château néo-Louis XIII actuel rappelle l’importance passée du fief ; au nord-est Miniers et Saint-Cyr, disparus dans les bois, et plus loin Château-du-Bois et Les Barres (à Sainpuits), deux seigneuries considérables.

Au nord, au long de l’ancienne voie romaine reliant Interanum (Entrains) à Autessiodurum (Auxerre), le Chesnoy et Ferrières – à ne pas confondre avec le fief homonyme de Ferrières à Andrye – sont deux fiefs anciens souvent associés et dont l’histoire rejoint en partie celle de Réveillon.

Le Chesnoy (ou Le Chesnoy-les-Entrains), formait une seigneurie en toute justice relevant de la châtellenie d’Entrains. Malgré l’ancien nom de « Maison-forte du Chesnoy », on ne voit plus sur place de véritable trace castrale, mais un grand domaine agricole.

La famille du Chesnoy (plus tard « du Chesnay ») s’est prolongée jusqu’au XVIIème siècle notamment à Neuvy-sur-Loire. Le fief d’origine est passé au moins en partie, aux seigneurs de Réveillon, dont des descendants paraissent l’avoir conservé.

Un démembrement, sous le nom de « Chesnoy-le-Pré », par opposition à « la Maison-forte du Chesnoy », a été détenu par des bourgeois d’Entrains.

Ferrières tire son nom d’anciennes exploitations de minerai de fer. Ce fief était, selon Marolles et Baudiau, dans la mouvance du Chesnoy. L’ancien manoir, aujourd’hui une ferme, y est toujours visible (tour, pigeonnier), qu’on peut dater du XVIème siècle.

Le suite de ses seigneurs est malaisée à établir en l’état actuel de nos connaissances. Au fil des successions et des partages, ces fiefs ont été autonomes ou réunis et associés un temps à Réveillon, puis séparés à nouveau. Chacun d’eux paraît même avoir été divisé, avec plusieurs co-seigneurs.

L’examen de la succession de leurs seigneurs imposera donc un retour sur celle de Réveillon.

Voyez ci-dessous la notice – révisée en déc 21 mais tout à fait incomplète et provisoire – qui est consacrée à :

Le Chesnoy et Ferrières

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Et Perrinet Gressart ?

(Illustration : les ruines de Passy-les-Tours ; photo de ChristoZ, Les Tours de Passy)

Des internautes se sont étonnés que nous n’ayons pas encore proposé un article sur Perrinet Gressart, le fameux capitaine de « routiers », qui fut pratiquement le maître du Nivernais et du Donziais pendant plus d’une décennie, pour le compte des Anglo-Bourguignons, au début du XVème siècle. Ils ont raison, c’est un retard inexcusable !

Car Perrinet est l’un des personnages mythiques du Nivernais médiéval, presque à l’égal dans la mémoire collective de Mahaut de Courtenay et Hervé de Donzy, de Bureau de la Rivière, ou encore de « l’Archiprêtre » Arnaud de Cervoles, dans des genres différents.

Après de premières campagnes, le théâtre de sa renommée fut la Bourgogne en général, le Nivernais et le Donziais en particulier, à la fin de la Guerre de Cent Ans (1422-1435). Il en tira un profit personnel considérable, à défaut d’une gloire que ne pouvait lui valoir son choix de servir l’Anglais, issu certainement de son origine « aquitaine » : il était le fils d’un petit seigneur du Poitou.

Perrinet fut avant tout Capitaine de La Charité, qu’il tint et défendit pendant 12 ans pour le compte du « roi d’Angleterre et de France », Henri VI, et des Bourguignons.

Mais il fut aussi, par l’acquisition qu’il en fit de Jeanne de Bazoches, seigneur de La Motte-Josserand, forteresse au bord du Nohain qui est un témoin presque intact de cette époque vengeresse.

Il occupa également le château de Passy-le-Tours à Narcy, où sa femme vécut jusqu'à sa mort. Sa mémoire y est soigneusement entretenue. Voyez à ce sujet le beau site de l'association Les Tours de Passy. La Motte-Josserand, Passy-les-Tours, deux témoins grandioses d’un moyen-âge épique, auquel le nom de Perrinet Gressart est attaché…

Il s’était uni, entre deux chevauchées guerrières, à une fille de la noblesse locale : Huguette de Courvol (voir la notice consacrée à Corvol-l’Orgueilleux, berceau de cette famille), veuve en première noce de Jean des Ulmes, seigneur de la Maison-Fort, à Bitry. Gressart portait "d'or à la fasce d'azur, et à trois quintefeuilles du même" (alias "d'argent à la fasce de gueules…") :

                                                                              ecu-gressard

Mais la paix succéda enfin à cette guerre interminable qui avait fait tant de dommages en Nivernais, et Charles VII, la mort dans l’âme sans doute, fit mine de pardonner sa traitrise et ses exactions à Perrinet Gressart, pour obtenir sa reddition. Il le nomma même Capitaine général du Nivernais et du Donziais (1435), lui conservant ses fiefs nivernais. L’heure était à la réconciliation.

Sans postérité, Perrinet avait souhaité enraciner sa lignée en Donziais. Il avait uni une de ses nièces, Etiennette de Grésille, à l'aventurier aragonais qui était son lieutenant : François de Surienne. Leur fille épousa Richard II Aux Epaules, et lui apporta la terre de Ferrières (à Entrains). Une autre de ses nièces, Jehanne Brotier, épousa Jacques de la Rivière, Chambellan du comte de Nevers et Bailli du Nivernais.

Perrinet mourut riche, mais sans doute fatigué de ses exploits et amer de ses erreurs, vers 1438.

Pour faire sa connaissance complète et comprendre cette époque troublée, il faut lire l’ouvrage d’André Bossuat : « Perrinet Gressart et François de Surienne, agents de l’Angleterre. Contribution à l’étude des relations de l’Angleterre et de la Bourgogne avec la France, sous le règne de Charles VII » (chez Droz, Paris, 1936).

Léon Mirot en a proposé une synthèse en deux articles successifs de la « Revue des Savants », parus en 1938. C’est le meilleur résumé qu’on peut lire de l’épopée de Perrinet Gressart en Nivernais.

Nous vous en proposons le texte ci-dessous :

Perrinet Gressart et le Nivernais, de 1422 à 1435

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Villeprenoy à Andryes

(Illustration : la chapelle St-Fiacre à Villeprenoy)

Villeprenoy (ou Villeprenois, ou Villepernay) est un hameau d’Andryes où ne subsistent pas de traces castrales visibles. Pourtant un fief ancien de ce nom existait que Marolles mentionne comme détruit, et pour lequel il a relevé l’hommage de Louis de Boys en 1335.

Il est probable qu'il fut longtemps associé à Ferrières, tout proche, et détenu par ses prestigieux seigneurs.

Après un long silence des textes, on retrouve cette terre au début du XVIIème siècle aux mains d’Antoine d’Assigny, puis de Gabriel de La Couldre son beau-frère, ce qui pourrait indiquer qu’elle venait des Moncorps de Chéry, la famille de leurs femmes, qui étaient soeurs.

Ce sont les descendants de ce dernier qui en héritent et la conservent jusqu’à la Révolution.

Ci-dessous une notice relatant la succession des seigneurs de Villeprenoy. Dans cette version augmentée nous faisons l'hypothèse que ce fief fut détenu par les seigneurs de Ferrières voisin puisqu'il est noté expressément dans le titres de l'un d'eux. Mais cela demande à être confirmé. Merci de vos points de vue….

Villeprenoy (Andryes)  (V2 du 19/12/16)

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Ferrières, grande terre oubliée

(Illustration : armes de Montmorency-Laval)

Plus rien ne subsiste à Ferrières, gros hameau de la commune d’Andryes, de l’ancien château des seigneurs du lieu, qui tinrent pourtant une position importante dans la région, appuyée il est vrai sur d’autres fiefs comme Champlevois, et de brillantes alliances. Tout au plus la forme du village, en demi-cercle, suggère-t-elle l’enceinte d’une place-forte des XIIè-XIIIè siècles.

La seigneurie, ancienne et prestigieuse, passa de la famille éponyme – qui donna au XVIème siècle un chef huguenot, compagnon de Condé : Jehan de Ferrières, sgr de Maligny, vidame de Chartres, à la grande famille normande des Aux Epaules, sgr de Pisy (qu’ils avaient hérité de François de Surienne, lieutenant de Perrinet Gressart – voir fiche La Motte-Josserand). René Aux Epaules, sgr de Ferrières, hérita du marquisat de Nesle (voyez cet article du Dictionnaire d’Aubert de La Chesnaye), et des armes de la maison de Montmorency-Laval, par sa mère.

Ferrières fut finalement acquis, peu avant la Révolution, par Nicolas-François Damas, comte d’Anlezy et vicomte de Druyes, qui aggrandit ainsi son domaine nivernais.

Voyez la notice sur la succession des seigneurs de Ferrières

Ferrières (Andryes)

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