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Les Granges de Cours

(Illustration : église St-Symphorien de Cours, ancien prieuré)

Nous avions évoqué le fief des Granges, près de Cours (Cosne-Cours-sur-Loire), comme une  possession annexe des seigneurs de Myennes à partir du XVIIème siècle.

Une contribution décisive d’A. Boucher-Baudard, qui étudie de façon approfondie l’histoire de la région de Cosne, nous a permis d’y voir plus clair sur la période antérieure ; c’est pourquoi cet article a été substitué au précédent.

Le nom de « Granges » indique une dépendance par rapport à un château ou à une abbaye : peut-être Cours, dont elle aurait été détachée, ou le Prieuré de Cours, ou encore l’abbaye de Roches, ou même Saint-Verain, dont la terre de Cours relevait ?

On trouve ce fief aux mains des « du Houssay », connus comme seigneurs du Pezeau (à Boulleret,18) depuis Pierre, à la fin du XVIème siècle. Ils détenaient également Beauregard, petit fief voisin des Granges. La succession proposée, pour cette famille peu documentée, reste en partie hypothétique.

L’un d’eux : Jean du Houssay » (v. 1550-1600), connu sous le nom de « seigneur de la Borde », a été un conseiller et agent du roi Henri IV ; il a laissé des Mémoires.

Le fief des Granges passe ensuite, sans doute par acquisition, aux Vieilbourg, seigneurs puis marquis de Myennes, et reste ensuite associé à ce grand fief jusqu’à la Révolution.

Voyez ci-dessous une première notice sur la succession des seigneurs des Granges :

Les Granges (Cours) (V4 du 27/12/21)

Il faudra aller plus loin, avec votre aide, dans la compréhension de l’origine de cette terre qui appartenait à la baronnie de Saint-Verain, dont elle fut comme tant d’autres détachée.

 

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Presle, détaché de Suilly-Magny

La petite terre de Presle, à Suilly-la-Tour, qui ne conserve qu’une modeste trace castrale dans un domaine agricole, aurait été détachée au XVIIème siècle du fief de Suilly et Magny.

Elle est alors détenue par Henry de Bonnay, issu d’une vieille famille bourbonnaise, mais ruiné, et son épouse Marie Lucquet – peut-être par acquisition du père de cette dernière : Antoine Lucquet, sgr de Grangeboeuf et de Presle (à Cours) -.

Le marquis de Bonnay, dernier seigneur en titre de Presle – mais titulaire de bien d’autres fiefs beaucoup plus importants – fut Président de l’Assemblée Constituante.

Le fief aurait été réuni à celui des Granges peu avant la Révolution par acquisition : le domaine fit partie intégrante de cette grande propriété ensuite.

Cet article remplace une édition précédente qui recelait des erreurs ou imprécisions. Merci de vos commentaires éventuels…

Presles (Suilly) (V8 du 30/1/23)

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Les Granges, au miroir du Nohain

(Illustration : château des Granges)

Serti par ses douves et par les saules sous lesquels courent les eaux du Nohain, le beau  château des Granges à Suilly-la-Tour offre l’image de la douceur de vivre à la fin de la Renaissance. Il a pris la place du château féodal construit dans la seconde moitié du XIVème siècle par Jean ou Bureau de La Rivière, oncles du grand Bureau de La Rivière.

Ce fief leur avait été donné par le comte de Nevers, Robert de Flandre au tout début du XIVème siècle. Il fut augmenté par une alliance avec l’héritière de Guillaume Le Paulmier, sgr de Nevoy (près Gien), un chevalier fort riche mais dont on sait peu de choses. Les sires de La Rivière, grande famille du Donziais dont le fief d’origine est à Couloutre (voir article La Rivière) n’ont pas conservé très longtemps les Granges, dont le destin est fait de ventes successives.

Dès la seconde moitié du XVème siècle, il se trouve aux mains de Jean de Thiard, sgr de Mont-Saint-Sulpice, en Auxerrois, puis de Jean de La Porte, Lieutenant criminel à la prévôté de Paris. Ils avaient tous les deux épousé les filles de Germain Trouvé, juriste d’Auxerre, enrichi par différentes missions pour le duc de Bourgogne, qui aurait acquis les Granges vers 1450.

En 1513, le fief est revendu à la famille du Broc, originaire du Brabant : Edmond du Broc est à la fois seigneur du Nozet (voir cet article) et des Granges. Son second fils Guillaume, Lieutenant criminel au bailliage d’Auxerre, hérita des Granges. Les du Broc entreprirent la reconstruction du château, qui fut interrompue, semble-t-il, par les guerres de religion. 

En 1591, les héritiers de Guillaume du Broc vendent les Granges à Jacques de Forgues, un « receveur des aides et tailles » d’origine béarnaise. La région avait beaucoup souffert des guerres pendant lesquelles Henri IV était aux prises avec la Ligue. La paix revenue, le nouveau seigneur des Granges, alors Secrétaire ordinaire de la Chambre du Roi, poursuivit les travaux. La date de 1605, inscrite en plusieurs endroits du château, indique la fin du chantier.

Quelques années après, sa fille Claude fit entrer les Granges dans une puissante famille nivernaise en épousant Louis de La Chasseigne, baron de Givry, seigneur de Rosemont et d’Uxeloup, Procureur général du Duché de Nivernais.

En 1719, la veuve de Louis-Balthazar de La Chasseigne vendait la propriété à Joseph Grassin, de Sens, dont les ancêtres avaient fondé un « collège » à Paris. Sa fille l’apporta enfin à Charles de Percy, d’une vieille famille de Normandie. Ils en furent les derniers seigneurs.

Acquis en 1792 par Guillaume Guillerault, notaire à Pouilly et administrateur du département de la Nièvre, les Granges ont appartenu à ses descendants ou à leurs héritiers, jusqu’à ces dernières années. 

Voyez le très joli site municipal de Suilly : www.suillylatour.fr

Voyez ci-dessous la notice présentant la suite complexe des seigneurs de la Rachonnière et des Granges. Nous avons tenté de clarifier certains points. Votre point de vue à ce sujet nous intéresse…

Les Granges   (version corrigée le 8/6/22)

D enluminé

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