Archives de catégorie : Nièvre

Le Colombier

(En illustration : armes de Mullot)

Le petit château du Colombier, près d’Etais-la-Sauvin, a été le siège d’une seigneurie détenue par la famille de Mullot, depuis l’origine au début du XVIème siècle.

L’éminent généalogiste Adolphe de Villenaut, auteur du « Nobiliaire du Nivernois » en était issu.

Voyez la notice qui présente les différentes générations titulaires du Colombier et leurs alliances, jusqu’à la Révolution :

Le Colombier (V. complétée du 17/9/21)

D enluminé

Share

Corbelin, au val du Sauzay

(illustration : le baron Charles Dupin)

Dissimulé dans le val du Sauzay, là où il s’insinue entre la forêt aux Couëts et la forêt d’Arcy, le château de Corbelin à La Chapelle-Saint-André passerait presqu’inaperçu, si deux des tours massives de son ancienne enceinte ne signalaient cette sentinelle qui gardait l’accès au Donziais. Mais après avoir franchi les lignes de peupliers et les eaux vives, c’est avec surprise que l’on découvre l’élégante demeure que la Renaissance a nichée entre les deux autres tours.

Ce château a été construit sur l’emplacement d’une ancienne motte féodale qui était sous la mouvance de l’évêché d’Auxerre. En 1173 Gilon de La Tournelle, dans la famille duquel le fief demeura jusqu’en 1340, en était le seigneur.

En 1249, Geoffroy, seigneur de Corbelin, avait eu des démêlés avec son suzerain Guy de Mello, evêque d’Auxerre, pour avoir bâti au préjudice des droits de l’évêché, « une espèce de forteresse de bois qu’on appelait une bretèche et quelques autres petits édifices qui ressentaient le château. » L’évêque l’eut fait démolir sans l’intervention de Mahaut de Courtenay, comtesse de Nevers et d’Auxerre, qui se fit médiatrice entre les deux parties lors d’un accord passé à Coulanges sur Yonne le 31 mai 1249. 

Mais la guerre de Cent ans impose à Louis II, comte de Nevers, qui lutte contre les communes flamandes, d’autoriser ses vassaux à fortifier leurs châteaux pour les protéger des troupes anglaises qui ont envahi la France et parviennent jusqu’au centre ; les tours rondes qui subsistent actuellement au château de Corbelin paraissent dater de cette époque.

En 1426, le fief est aux mains de Jean Le Duc, licenciés es Lois, capitaine de Varzy ; puis de 1445 à 1617, il appartient à la famille Le Muet dont les représentants tiennent des rangs importants dans la province : Hugues est Bailli de Donzy, et Etienne, licencié es Lois, Chanoine d’Auxerre, titulaire de la Pénitencerie de 1537 à 1566, est l’un des plus riches ecclésiastiques de son temps (cité par Leboeuf).

En 1619, Corbelin est vendu à la criée, en raison des dettes du dernier Le Muet, à Edme de Rochefort, marquis de Pleuvaut et de La Boulaye, conseiller du Roi, capitaine et gouverneur des villes de Vézelay et Avallon, ainsi que des pays du Nivernais et du Donziais limitrophes. Le fief, à cette époque, s’est enrichi d’une forge avec affinerie, marteau, et fourneaux à faire fondre le fer, ainsi que des logements de forgerons, et de cinq domaines.

En 1648, il passe par échanges de terres à Jacques de Saumaize, l’un des chefs protestants en Nivernais (voyez une note sur sa famille dans La France Protestante).

Après avoir été tenu par Jacques Bigot, à la fin du XVIIème siècle, Corbelin est saisi par le Duc et adjugé à Léonard Le Breton, contrôleur des Mousquetaires du Roi, et Baptiste Gascoing, lieutenant général, puis passe en 1790 à Languet de Séry, receveur des finances, qui rénove les installations métallurigiques. Le manoir revient ensuite au baron Charles Dupin, célèbre mathématicien, ingénieur et frère de l’illustre André et du fameux avocat Phillipe.

Voyez une description plus détaillée de la succession des seigneurs de Corbelin dans la notice ci-jointe : 

Corbelin (V7 complétée le 19 juin 2021)

D enluminé

Share

Chevroux

(Illustration : armes de La Platière)

Fief modeste, pour le rejeton d’une grande famille nivernaise, les sires de La Platière, Chevroux, sur la route du Sancerrois à St-Quentin-sur-Nohain, a été bien délaissé. Ses hauts murs et sa tour signalent l’ancienneté du site – qui avait appartenu aux moines de Saint-Laurent et fut cédé dans des conditions qui restent à découvrir – et rappellent que ce domaine fut une demeure seigneuriale.

Transformé en ferme, le manoir qui se dresse en haut d’un coteau à St-Quentin-sur-Nohain, loin déjà de la rivière, marque le siège de cette petite seigneurie, où des seigneurs se sont succédés par alliance et héritage uniquement, jusqu’à la Révolution. 

Détenu par une branche bâtarde de La Platière – la famille du fameux « Maréchal de Bourdillon » – , qui détenait le grand château des Bordes en Nivernais, Chevroux est resté dans cette famille jusqu’à la fin du XVIIème siècle, puis est passé par alliance aux La Barre puis aux Lichy.

                                                   chateau des bordes

                                                                     Château des Bordes (Urzy, 58)

Voyez la suite des seigneurs de Chevroux en cliquant sur le lien ci-dessous :

Chevroux (V7 du 15 sept 2021)

D enluminé

Share

Saint-Amand-en-Puisaye

(Illustration : figurine en grès de Carriès – Musée de St-Amand)

Saint-Amand, le plus important des châteaux de la Renaissance en Nivernais-Donziais, a été construit sur l’emplacement d’une forteresse féodale édifiée sur le tracé de l’ancienne voie romaine qui reliait Autun à Orléans. C’était une grande terre détenue par les barons de Toucy, et à leur suite les comtes de Bar, jusqu’au XVème siècle. 

En 1405 elle passe par mariage à Jean IV le Hutin d’Aumont, échanson du Roi, dont une descendante épouse en 1478, François de Rochechouart, premier chambellan de Louis d’Orléans puis de Louis XII, et sénéchal de Toulouse (voyez sur Racineshistoire la notice consacrée à cette grande famille). Son fils Antoine de Rochechouart, qui fait construire le château qu’on peut voir de nos jours, n’est pas moins illustre. Capitaine de 50 hommes d’armes des ordonnances du roi, il devient chambellan de François Ier, puis reprend la charge de Sénéchal de Toulouse et d’Albigeois. Il participe à la guerre d’Italie et, blessé à la bataille de Cérisoles en 1544, il meurt de ses blessures. 

Tombée en indivision, la seigneurie passe aux mains de Marie du Breuil, épouse de Claude de Bourdeilles – petit-neveu de Brantôme (Pierre de Bourdeilles) -, plus connu sous le nom de « Chevalier Matha ». Ayant pris parti pour la Fronde, il est invité à retourner dans ses terres et se retrouve voisin de la Grande Mademoiselle, exilée quant à elle à Saint-Fargeau.

Après avoir été acquise en 1659 par le cardinal Mazarin pour son petit-neveu Philippe-Jules Mancini – dont le père devait, deux ans plus tard, hériter du duché de Nivernois – la seigneurie est revendue en 1710.

Erigée en marquisat, elle est tenue en 1731 par Léonard Guyot, receveur général des aides et domaines du roi, secrétaire du roi. Son fils et successeur, Antoine Léonard Guyot, est grand bailli d’épée et gouverneur d’Auxerre en 1776, mais il émigre à Stuttgart au début de la Révolution. Le château serait devenu bien national si sa sœur, la « citoyenne Félicité Guyot-Dufraisse » n’eût établi qu’elle ne figurait pas sur la liste des émigrés. La terre de Saint-Amand ne changea finalement pas de famille : en 1793 était né à Stuttgart Charles François Guyot qui retrouva le titre de marquis sous la Restauration et le château de son père.

Après divers avatars, le château de Saint-Amand devint un haut-lieu du renouveau de la poterie de Puisaye, dont il est aujourd’hui le Musée.

Voyez ci-joint une notice plus détaillée, qui présente le château lui-même, et la succession des seigneurs de Saint-Amand :

Saint-Amand-en-Puisaye  (V3 améliorée du 22/12/21)

D enluminé

Share

Menou, le faste du Grand Siècle

(Illustration : château de Menou)

Précédé d’une vaste cour où les buis taillés forment une haie d’honneur, fastueux et rigoureux, le château de Menou représente en Nivernais le type des grandes demeures de la fin du XVIIème siècle.

Ce n’est qu’en 1697 que la terre qui s’appelait Nanvignes prit le nom de Menou, celui d’une famille d’origine poitevine, lorsqu’elle fut érigée en marquisat. Bien que les origines de Nanvignes soient obscures, il est hors de doute que le site était déjà occupé à l’époque gallo-romaine. Il se trouvait d’ailleurs sur le tracé de la voie qui, d’Autun menait à Lutèce via Orléans. Mention est faite à maintes reprises de la seigneurie de Nanvignes dans « l’Inventaire des Titres de Nevers » de l’Abbé de Marolles, mais il ne semble pas qu’un château féodal ait été édifié sur cette hauteur. D’ailleurs, en 1277 les héritiers de Guillaume de Nanvignes avaient vendu les biens qu’ils tenaient de lui à Robert, Cte de Nevers.

En revanche, il est établi que le château actuel a été construit sur l’emplacement d’une demeure détruite par un incendie en 1672, dont il ne reste pas de trace. A la suite de partages, Nanvignes se trouve au début du XVIème siècle, divisé entre des seigneurs dont les liens sont complexes à établir. Une partie appartient à Françoise d’Albret, comtesse de Nevers, une autre à Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, la troisième à Jean Tenon, bailli de Saint-Pierre-le-Moutier, la dernière enfin à Jean Le Muet, seigneur de Corbelin.

Par achats successifs, les Tenon regroupent la terre aux XVIème et XVIIème siècle. Marie Brisson, veuve sans postérité de Guillaume II Tenon, apporte Nanvignes à Armand-François de Menou, sgr de Charnisay, Maître d’hôtel de Louis XIII, épousé en troisièmes noces. Il donna son nom à cette terre.

Nanvignes passe ainsi à une branche cadette de cette famille, dont un ancêtre, Nicolas, avait en 1248, accompagné le jeune comte de Nevers Gaucher de Chatillon à la septième croisade. Grand maître des Arbalétriers (voir leur liste), il s’était fait remarquer par ses exploits alors qu’il commandait l’arrière-garde à la bataille de Damiette.

Dans la tradition familiale, Armand François de Menou, se distingue à la bataille de Lens, qui mit fin à la Guerre de Trente Ans, en 1648, sous le commandement du grand Condé, et ses mérites ultérieurs lui valent de voir ce fief érigé en marquisat par Louis XIV au mois de juin 1697.

Sa petite-fille apporte Menou à Louis-Alexandre de Damas, comte de Crux, dont le fils : Etienne-Charles de Damas-Crux, fut un personnage important de la Restauration. La dernière dame de Menou de cette famille avant la Révolution n’émigra pas et la terre de Menou passa ensuite par héritage à de grandes familles.

Nota : le fief de Villiers à Ménestreau (voir cet article) a été associé à celui de Nanvignes-Menou, et a eu les mêmes seigneurs.

Voyez la notice sur la succession des seigneurs de Nanvignes, puis de Menou, en cliquant sur le lien ci-dessous :

Menou  (V. du 7/1/22)

D enluminé

Share