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Les limites de l’ancien Donziais…

Quelles étaient les limites de l’ancien Donziais ? Plusieurs internautes se sont interrogés à juste titre, car nous ne livrons pas de réponse précise : le nuage des sites étudiés sur la carte est un peu large et flou…

C’est que la question est complexe : l’histoire du système féodal, inégalement documentée, n’est pas une science exacte, et les origines mal connues de la baronnie de Donzy – dont l’existence autonome ne dura pas plus de deux siècles – ne sont pas faites pour nous aider.

Cette baronnie était l’héritière d’un ancien fief des comtes de Chalon plutôt qu’une pure création de l’évêque d’Auxerre Hugues après la paix intervenue en Bourgogne en 1015. Ses limites étaient donc celles de l’influence de ses anciens seigneurs et non celles d’un territoire dûment identifié. La hiérarchie féodale et la transmission héréditaire des fiefs étaient tout juste établies et les dominations seigneuriales fluctuaient au fil des guerres et des successions.

A la fin du XIIème siècle, quand le baron Hervé devint comte de Nevers, Auxerre et Tonnerre par son mariage, les limites des anciennes zones d’influence s’estompèrent un peu plus. Certes la baronnie conserva une existence formelle : suivant la tradition, on rendait hommage au comte « à cause de Donzy » dès lors qu’on y détenait un fief. Elle garda aussi ses institutions propres jusqu’au XVIème siècle, mais ce n’était plus la même chose. Son territoire fut structuré au début du XIIIème par l’organisation en châtellenies, et étendu vers le nord et l’est.

La baronnie de Saint-Verain quant à elle disparut en tant que telle evrs 1450, se fondant dans le Nivernais au terme d’une succession délétère.

De la Loire à l’Yonne et à l’Armançon, on chevauchait donc sur les terres d’un seul et même comte et baron, appartenant à une grande maison princière. Parallèllement, la suzeraineté temporelle de l’évêque d’Auxerre, que le baron de Donzy devait « porter » à son entrée dans la ville, avec ceux de Toucy et de Saint-Verain et avec le comte, se cantonnait progressivement à ces rites anciens, accomplis par des chevaliers dont deux ou trois étaient désignés par la même autorité.

Sur ces bases, le périmètre du Donziais peut être approché en cercles concentriques à partir de la cité et de son château.

La châtellenie de Donzy, qui coïncide largement avec la vallée du Nohain, en était le cœur. Elle comprenait plus de cinquante fiefs, mais à l’intérieur même de ce premier cercle des influences concurrentes s’exerçaient : celle des sires de Saint-Verain, qui contrôlaient de nombreuses terres aux environs immédiats de Donzy ; celle des comtes de Nevers, qui tenaient les châteaux de Cosne et de Châteauneuf ; celle des clunisiens de La Charité aussi.

La baronnie comprit dès l’origine, outre Donzy, les châtellenies de Cosne (12 fiefs), Entrains (44), Corvol et Billy (33+24), et Etais (18), de dimensions inégales. Elles en constituaient le deuxième cercle.

Après l’union au comté de Nevers (1199) on lui rattacha les châtellenies de Druyes, Saint-Sauveur, et Chatel-Censoir, élargissant ainsi la juridiction baronniale vers la Puisaye et la vallée de l’Yonne. Mais ces territoires proches de l’Auxerrois ne partageaient pas le même passé ; ils seront d’ailleurs placés, le moment venu, dans le département de l’Yonne.

L’étude sur « Les limites et la réunion du Nivernais et du Donziais » des savants archivistes et historiens Léon Mirot et Albert Bossuat (in : Bulletin de la SNSLSA, 1937) confirme ce périmètre par référence à un long procès achevé seulement à la fin du XVème siècle entre l’évêque d’Auxerre et le comte de Nevers à ce sujet.

Les documents cartographiques sont rares mais globalement explicites.

Marolles présente dans son Inventaire une « Carte du Nivernois » sous l’Ancien Régime. Elle ne délimite pas précisément le Donziois, mais fait apparaître les paroisses composant les différentes châtellenies évoquées ci-dessus.

Challe dans son Histoire de l’Auxerrois, donne une « Carte du comté d’Auxerre, tel qu’il subsista jusqu’en 1790″, dont on peut déduire les limites orientales du Donziais. Ces deux cartes s’ajustent à peu près.

Dès lors des certitudes s’imposent : le Donziais médiéval était bien constitué des châtellenies évoquées ci-dessus ; mais quelques ambiguïtés demeurent.

On ne peut y inclure la châtellenie de Saint-Verain, qui succéda à l’ancienne baronnie à sa disparition. Nous l’évoquons donc comme une « seigneurie voisine », avec les fiefs qui lui étaient rattachés, mais une grande proximité prévalait entre ces franges occidentales de l’ancien diocèse d’Auxerre, d’où notre intérêt.

Le cas de Cosne est complexe : la ville elle-même et sa châtellenie étaient partie intégrante de la baronnie de Donzy et relevaient dont de l’évêque d’Auxerre, qui y avait un palais en ville et un château à Villechaud. La garde du château fut toutefois confiée dès le XIIème siècle au comte de Nevers, mieux armé pour l’exercer, qui y nommait des officiers. Les comtes développèrent au fils du temps une conception extensive de cette mission, remettant en cause régulièrement la suzeraineté de l’évêque, auquel cependant le Parlement donna toujours raison.

Le sort de Chateauneuf-Val-de-Bargis, que le procès évoqué par Mirot et Bossuat avait finalement placé en Donziais, était spécifique, mais nous avons inclus cette châtellenie dans notre périmètre sur ces bases. Le château quant à lui était confié à la garde du comte de Nevers, comme Cosne, Donzy et Entrains, et l’évêque y avait conservé simplement un droit de gîte, mais il semble qu’il ait été détruit très tôt. Il n’en demeure pas moins que cette appartenance a donné lieu à de longs débats que nous évoquons dans un article ad-hoc : Chateauneuf-Val-de-Bargis, en Donziais ?

Pour Chatel-Censoir c’était différent : la cité avait un caractère patrimonial pour les barons de Donzy, et la châtellenie avait été officiellement rattachée à la baronnie. Mais elle était proche de l’Auxerrois où Challe place certains de ses fiefs. Nous les avons pris malgré tout en considération.

Vous l’avez compris, notre envie de faire partager notre intérêt pour des sites remarquables et proches l’emporte. Nous avons donc opté pour une conception large de l’ancien Donziais. Encore fallait-il l’indiquer clairement…et le cas échéant en débattre.

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Le Réconfort de Mahaut

(Illustration : reproduction d'un sceau de Mahaut de Courtenay)

Mahaut de Courtenay (1188-1257), comtesse de Nevers, Auxerre et Tonnerre, et son premier époux Hervé IV, baron de Donzy, forment un couple mythique de l’histoire locale. Leur union, en 1199, obtenue par Hervé après sa victoire sur le père de Mahaut, Pierre de Courtenay, fut aussi celle du Donziais auxerrois au Nivernais. Elle posait les bases géographiques du futur duché de Nevers et du département de la Nièvre d’aujourd’hui.

Pour se faire pardonner un degré de consanguinité prohibé, ils fondèrent trois abbayes : L’Epeau, Bellary et Coche. Pourtant ils ne choisirent aucune d’elles pour lieu de leur sépulture.

Hervé, tôt disparu (1222), fut inhumé à Pontigny en Auxerrois, haut lieu cistercien, aux côtés de Saint Edmond de Cantorbery et de nombreux seigneurs bourguignons et champenois. Mahaut, remariée dès 1226 au comte de Forez, Guigues IV, resta fidèle au pays nivernais qu’elle administra jusqu'à sa mort.

Elle avait fondé en 1235 l’abbaye Notre-Dame du Réconfort, à Saizy près de Monceaux-le-Comte dans la haute vallée de l’Yonne. Elle choisit ce lieu isolé pour sa sépulture : sa dépouille y fut conduite en grand cortège depuis la cathédrale de Nevers, et y prit place dans le cloître.

Confirmée en 1244 par le Pape Innocent IV, qui consacra lui-même l'église en 1246, la communauté cistercienne féminine du Réconfort veilla sur la tombe de Mahaut, dans le calme et la prospérité, pendant près de quatre siècles. Les guerres de religion causèrent à l'abbaye, comme à bien d’autres sites en Donziais, de grands dommages, dont elle ne se releva jamais complètement : au début du XVIIème siècle, elle était en ruines. Une riche abbesse la fit alors reconstruire, la tombe de Mahaut fut transférée dans l’église. Aggrandie encore au XVIIIème siècle, l’abbaye ne retrouva pourtant jamais la ferveur et l’austérité de ses origines, et la Révolution lui réserva le sort habituel : vente comme Bien national, destruction et revente des débris.  

En rachetant le site en 1825 le baron Charles Dupin – que nous avons déjà rencontré à Corbelin – sauva Notre-Dame du Réconfort, la restaura, en fit sa résidence, et ses descendants poursuivirent son œuvre.

Devenu Centre de soins à l’époque moderne, le Réconfort ne conserve de ses origines gothiques que l’ancienne salle capitulaire et la sacristie.

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Voyez la fiche du service des Monuments historiques sur ce monument, qui offre de nombreuses images anciennes : Réconfort (Fiche MH)

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L’Archiprêtre-brigand

La Guerre de Cent ans a fait des ravages, notamment en Bourgogne et en Nivernais. Elle a eu ses héros et ses brigands. L'un d'eux, qui était à la fois l'un et l'autre, a laissé un souvenir mitigé en Donziais. Son nom est associé à celui de la forteresse de La Motte-Josserand, qu'il occupa.

Arnaud de Cervole, dit "L'Archiprêtre" – car, destiné aux ordres, il avait obtenu le "bénéfice" de l'Archiprêtré de Vélines, en Périgord, quand il était jeune – fut un grand capitaine de Compagnies de Routiers, sorte d'armée supplétive et quelque peu débridée, au service du Roi de France. Lieutenant général du Roi en Nivernais à la fin des années 1350, il s'y livra à un certain nombre d'exactions et fut révoqué. En réaction il occupa quelques places, dont les châteaux de Cosne et La Motte-Josserand en 1359-1360, qu'il dut rapidement rendre.

Il était issu d'une lignée angoumoise, celle des Régnauld, sgr de La Soudière à Saint-Mary. Par ses deux mariages successifs il fut un temps seigneur de Levroux en Berry, et de Châteauvillain, en Champagne.

Il poursuivit une vie militaire aventureuse, toujours au service du roi et des grands chefs de l'époque, dont le fameux Captal de Buch : Jean de Grailly, et les connétables Charles de la Cerda (d'Espagne) ou Bertrand du Guesclin. Présent sur bien des théatres d'opérations, il mourut en 1366 dans la vallée du Rhône, au milieu des désordres causés par l'inoccupation des grandes compagnies.

Voyez ci-dessous une notice qui présente sa biographie et sa famille.

L’Archiprêtre

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Cosne, cité épiscopale et comtale

Cosne – aujourd'hui  "Cosne-Cours-sur-Loire" -, vieille cité gallo-romaine, fut une place forte au Moyen-âge. 

Contrôlée à l'origine par les évêques d'Auxerre, elle passa progressivement sous l'autorité des comtes de Nevers, non sans que les barons de Donzy, alors rivaux, aient tenté au XIIème siècle de s'en emparer. Pour comprendre son histoire il faut donc se rapporter à celles de cet évêché et de ce comté.

Au débouché du Nohain dans la Loire et au carrefour de grandes routes, elle a représenté à ces époques reculées un enjeu de pouvoir qu'il est difficile de concevoir aujourd'hui, tant le déclin a frappé la cité, où les traces architecturales anciennes sont assez ténues.

Cosne, cité épiscopale où résidaient occasionnellement les évêques, fut pourtant dotée au XIIème siècle d'un petit palais épiscopal qui subsiste et présente une réelle parenté avec celui d'Auxerre. Un château et une enceinte y avaient été établis antérieurement par les évêques, notamment pour se défendre des incursions normandes. Ils disposèrent également du château de Villechaud, au sud de la ville.

Cosne, cité comtale, eut aux XIIème et XIIIème siècle une enceinte renforcée et un château reconstruit par les comtes, pour assurer la défense de ce site stratégique. Ce monument, dont des restes importants subsistent malgré l'outrage du temps, se cache au milieu de la vieille ville et ne protège plus qu'un….parking.

Le développement de l'industrie métallurgique à Cosne du XVIIème au XIXème siècles, grâce à la force motrice du Nohain qui y est à son maximum, avec une belle chute dans la Loire, a bouleversé l'architecture ancienne de la ville qui se concentrait précisément à ce confluent.

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Seul l'ancien Prieuré Saint-Agnan, qui domine le site au sud, a conservé sa magnificence ancienne.

Voyez ci-dessous une notice qui précise ces différents points

Cosne (V1 du 5 avril 2016)

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Château-Musard à Billy

Billy-sur-Oisy a une origine très ancienne comme en témoignent les nombreux silex taillés et tessons de poterie trouvés sur son territoire. Bourgade gauloise, ville forte au temps de la Gaule romaine, autrefois nommée Billiacum (du nom d'homme gaulois Billius), une voie romaine passe à proximité.

Au sud du village, la butte isolée du Château-Musard fut autrefois couronnée d’un château féodal

Cette terre appartenait originellement au Chapitre de la Cathédrale d’Auxerre, puis passa aux barons de Donzy devenus comtes de Nevers, qui en firent le siège d’une châtellenie, unie plus tard à celle de Corvol-L’Orgueilleux. Le comte Hervé rebâtit, en l’agrandissant, l’ancien château. Cette forteresse était imposante : elle mesurait 200 mètres de long sur 50 de large. Hervé et son épouse Mahaut de Courtenay, y firent de nombreux séjours. Mahaut y vint encore en 1250, quelques années avant sa mort, mais il fut délaissé ensuite.

En 1544, François Ier autorisa, par lettre patente, les habitants à créer foires et marchés et à entourer, à leurs frais, le village de murailles. Une tour en est l’unique vestige.

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Pour l'histoire de Château-Musard, qui n'est plus aujourd'hui qu'un fantôme, laissons la parole à un érudit local, René Lussier (1864-1939) : 

« Le touriste qui suit l'agréable route de Clamecy à Neuvy ne manque point de remarquer devant lui, dès qu'il quitte le joli site de Batilly, un monticule couronné de ruines. Ces vestiges de murailles presque parées d'un riche manteau de végétation sont les restes de Château Musard.

Ce château, bien que n'offrant que très peu d'intérêt historique, n'en a pas moins une certaine célébrité dans l'histoire locale et régionale. Née de la Rochelle le fait bâtir par César. Cette thèse n'a rien d'invraisemblable, attendu que cette forteresse commandait une voie romaine qui passait sous ses murs. Un point d'eau très important : la Fontaine de Grès, arrose le pied de ces glacis et pouvait suffire aux besoins de la garnison. De nombreuses monnaies et médailles, trouvées dans les environs, viennent appuyer cette supposition. Enfin, la situation agréable de ce lieu, à la naissance de la vallée du Champorin, a peut-être séduit le vainqueur des Gaules, mais elle a certainement inspiré la fantaisie des étymologistes qui l'ont appelé le "château des Muses". Pourtant ce nom ne prévalut point, puisque l'histoire dit Murat et non Musard.

Mais arrivons aux renseignements fournis par les documents historiques.

En 1212, Hervé de Donzy, comte de Nevers jeta les fondations de la construction où commença la restauration de la forteresse Murat. Mais cette construction était sur les fonds du Chapitre de Saint Etienne d'Auxerre. Les chanoines n'osaient attaquer que faiblement le puissant comte ; cependant d'après une sentence rendue à Billy, en août 1214, par Guillaume de Seignelay, évêque d'Auxerre, et son frère Manassés, évêque d'Orléans, le comte abandonna au Chapitre, à titre de dédommagement, tout ce qu'il possédait sur Oisy. Hervé dès lors, n'éprouva plus de difficultés dans ses travaux de restauration. Dès 1212, il avait agrandi son domaine de Billy par un échange avec Jehan de Toucy.

D'après les désirs du roi Philippe-Auguste, Hervé de Donzy avait épousé, en 1199, Mahaut ou Mathilde, fille de Pierre de Courtenay et d'Agnès, fille de Gui 1er, comte de Nevers.

Les époux s'embarquèrent pour la croisade à Gênes en 1218. Mais après l'assassinat de Pierre de Courtenay, qui venait d'être élu empereur de Constantinople, ils rentrèrent précipitamment en Nivernais pour vivre paisiblement dans leurs châteaux. Mahaut se plaisait beaucoup dans les châteaux situés sur les collines comme Druyes, Murat, Montenoison. Après avoir habité Montenoison, où elle passa le temps pascal en 1247, elle vint à Murat. C'est là qu'elle data le mardi d'après la mi-carême au mois de mars 1250, l'acte de mariage du chevalier Guy Breschard, sgr de Toury, avec Isabeau, fille de Geoffroy de Billy, de son vivant maréchal du Nivernais.

Au mois de juillet 1253, elle expédia de Murat la donation qu'elle fit aux écoliers d'Auxerre qu'on appelait "les Bons Enfants". Ce fut aussi de ce lieu qu'elle confirma l'acquisition que le Chapitre d'Auxerre avait faite des dîmes de Nannay. La fondation des deux chapelles dans le château de Nevers fut confirmée à Murat en 1256.

L'année suivante, Mahaut mourait à Coulanges sur Yonne, après y avoir fait sont testament par lequel elle demandait à être inhumée dans son abbaye de la Consolation de N-D, près de la Montcelle. Aujourd'hui encore, les restes de la grande comtesse reposent dans la terre de ce site enchanteur qu'est le Réconfort. La chapelle où tant de fois elle vint prier pour son aimé seigneur Hervé qui avait sa sépulture à Pontigny. Dans cet antique sanctuaire on pourrait reconnaître Mahaut portant l'image de l'abbaye qu'elle avait fondée. Hommage posthume de quelques admirateurs de Mahaut de Courtenay, l'une des plus grandes figurent de l'histoire du Nivernais.

Le mercredi 4 juin 1281, le comte de Nevers, Robert de Flandre, fit hommage au seigneur évêque d'Auxerre, Guillaume de Grez, pour le château de Murat et autres lieux. Ce même comte vint se réfugier dans son château Murat en 1290 et 1291, fuyant la colère du roi Philippe IV, contre lequel il avait guerroyé. L'évêque d'Auxerre, Pierre de Mornay, fait confirmer ses droits sur Murat en exigeant que le comte de Nevers, Louis de Flandre, lui prête foi et hommage (19 octobre 1296). Son successeur médiat, Pierre de Grez, fut moins heureux ; Louis de Nevers lui ayant refusé l'hommage en 1311. Pour ce refus, le comte se vit saisir Murat. Rentré en possession de son fief, il en fit la donation en novembre 1324, à son cousin, Alphonse d'Espagne, tout en s'en réservant la suzeraineté.

Dès le XVIème siècle, la forteresse Murat semble avoir perdu considérablement de sa puissance. Des aventuriers se rient de son quadrilatère de hautes murailles crénelées et de son double pont levis ; ils la pillent en 1554. Quelques années plus tard, en 1590, les Auxerrois, aidés par les gens d'Avallon et de Vézelay, peuvent mettre Billy à sac. La dernière mention du château remonte au 27 octobre 1660. Murat devait suivre le sort des autres châteaux du comte de Nevers ; il est abandonné par les successeurs d'Hervé et tombe en ruine.

Les abords et le sol du château sont vendus parcelle par parcelle, dès le commencement du XVIIIème siècle la vigne est plantée. Par la suite les habitant de Billy enlèveront les matériaux de bâtiments pour construire leurs maisons. Il ne reste plus de la fière forteresse, que le peuple dès 1743 désigne sous le nom de château Musard, que la gracieuse silhouette que l'on ne se lasse pas d'admirer en suivant la rue principale du bourg de Billy sur Oisy. »

                                                    Sans titre

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