Archives de catégorie : Donzy

Et le château de Donzy ?

Un internaute s’étonne à juste titre que nous n’évoquions pas explicitement le « château de Donzy » qui fut le siège de la baronnie et conserva ensuite ce statut au sein du comté-duché.

C’est une omission malaisée à réparer car l’histoire de ce monument est peu documentée. Il n’est d’ailleurs pas mentionné dans les ouvrages généraux consacrés aux châteaux de la Nièvre, et n’a fait l’objet d’aucune étude publiée.

Nous ne disposons pas davantage de représentations de sa configuration ancienne, à l’exception de celle proposée dans « La Nièvre à travers le passé » par Amédée Jullien (1883), qui est une intéressante reconstitution.

Voyez un cliché de cette gravure et le texte que consacre cet auteur au château de Donzy dans la notice ci-dessous :

Château de Donzy (A.Jullien)

De la vieille forteresse qui dominait la petite cité constituée progressivement autour d’elle, il ne reste de nos jours qu’une grosse tour réduite d’un étage, et un mur percé d’anciennes ouvertures. Des adjonctions et modifications ont été effectuées, notamment au XIXème siècle, pour en faire une résidence privée, entourée d’un vaste parc oblong, clos par les hauts murs en surplomb de l’ancienne citadelle.

On y entrait à l’origine par une porte fortifiée à l’est et une rampe d’accès, à l’emplacement de l’entrée actuelle, la seule praticable, tournée vers la forêt et la route de Cessy.

Des fouilles réalisées en 1998 à l’occasion de travaux ont permis de dater des Xème et XIème siècles la première occupation du site, ce qui coïncide avec l’avènement des premiers seigneurs de Donzy de la Maison de Semur, qui tenaient cette terre des anciens comtes de Chalon, et s’y fortifièrent (voir à ce sujet : « Annales des Pays nivernais », n°153 consacré à Donzy, Camosine, Nevers, 2013)

De même, on sait que le dernier seigneur en fut Louis-Jules Mancini-Mazarini (1716-1798), « duc de Nivernois et Donziois », puisque la baronnie, jointe au comté de Nevers en 1199, lui fut associée jusqu’à la Révolution. Visita-t-il seulement son vieux château lorsqu’il fut accueilli à Donzy en 1769 par Jean-Baptiste Voille de Villarnou, son ancien condisciple au Collège Louis-le-Grand ? Ce qu’il en restait fut vendu en 1792 comme « Bien de la Nation », le duc ayant été emprisonné sous la Terreur, et acheté par des particuliers.

L’histoire du château coïncide donc avec celles des barons, puis des comtes et ducs de Nevers, annexées à l’article Baronnie de Donzy.

Mais son évolution architecturale reste largement méconnue. Des étapes la jalonnent :

  • la construction aux Xème et XIème siècles de la forteresse sur la plate-forme rocheuse qui domine le confluent du Nohain et de la Talvanne, en amont du site plus ancien de Donzy-le-Pré ;
  • son démantèlement par le roi Louis VII aidé du comte de Nevers Guy, en 1170, pour punir le baron Hervé III d’un traité avec le roi Henri II Plantagenêt, et faire un exemple ;
  • sa reconstruction autorisée par le pardon du roi peu après, mais sur des bases plus modestes, poursuivie semble-t-il jusqu’au XIVème siècle ;
  • l’enfermement de Pierre de Courtenay, comte de Nevers, dans une tour du château par son vainqueur et futur gendre Hervé IV de Donzy, en 1199 ;
  • son abandon progressif, dès lors que la lignée des barons accéda au comté de Nevers

Confié à la garde de capitaines et/ou gouverneurs assistés d’une petite troupe, à l’instar des autres châteaux de même statut (Cosne, Entrains, Châteauneuf, Druyes…), le château de Donzy ne fut plus qu’occasionnellement une résidence baronniale, d’autant que le comté et avec lui la baronnie de Donzy étaient passés à des familles princières proches de la cour (Bourgogne, Clèves, Gonzague…), qui n’avaient aucune raison d’y séjourner.

L’étude sur les « Comptes des travaux exécutés aux châteaux du Nivernais » (XIVe-XVe siècle) (in BSNLSA, Nevers, T. n°28, 1933) de Léon Mirot atteste en tout cas de la présence à Donzy à cette époque d’une garnison, avec écuries, forge et armurerie.

Certains des officiers qui ont tenu la place nous sont familiers : ainsi Jean de La Rivière, chambellan, nommé capitaine par Jean de Bourgogne, cte de Nevers, au XVème siècle et Guillaume d’Assigny son gendre ; ou encore Etienne de Lamoignon, sgr de Vielmanay, au début du XVIème  ( ); et enfin plus prosaïquement Antoine Lucquet, sgr de Presles (1656) ().

Au fil du temps, la paix étant revenue en Nivernais-Donziais après les interminables épisodes sanglants de la Guerre de Cent ans et des Guerres de religion, cette fonction et le site castral qui l’abritait avaient inexorablement décliné, passant de grands féodaux à de simples officiers ducaux.

Les restes du vieux château, cachés par de grands arbres, surplombent cependant toujours la petite cité, rappelant ses origines et sa gloire passée.

Nous serions intéressés toute indication que vous pourriez nous fournir pour étoffer cette approche succincte en accédant à d’autres sources.

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Hôtel « Frappier de Saint-Martin »

Un bel hôtel ancien (XVIIème-XVIIIème siècle), dit « Frappier de Saint-Martin« , devenu depuis longtemps un bâtiment communal, frappe le visiteur, dans le bourg de Donzy.

                                              

Il porte le nom d’une vieille famille bourgeoise de Donzy, les Frappier, connue depuis le XVème siècle, dont nous avons tenté de reconstituer la généalogie avec toutes les sources disponibles.

Elle eut différentes branches qui prirent, suivant l’usage du temps, les noms des terres qu’ils possédaient dans les environs, dont Saint-Martin. S’agit-il simplement d’une référence à la paroisse de Saint-Martin-du-Pré où ils paraissent avoir habité pendant plusieurs générations ?

Les Frappier ont pu, grâce aux revenus de leurs activités commerciales et industrielles – dont l’exploitation de moulins à forge, à Vergers, Bailly et l’Eminence – et grâce à leurs charges judiciaires, acquérir des terres en Donziais : Montbenoit, ou encore le grand château de Ratilly. Ils se sont alliés avec de nombreuses familles connues de la région, déjà rencontrées dans d’autres sites : Champromain, Pontcharrault, Saint-Père, ou encore Chailloy.

L’une des branches prit au XVIIIème siècle le nom de Frappier de Jérusalem, l’un de ses membres ayant acquis cette terre et ce château, près de Saint-Verain, sur l’histoire duquel nous savons encore bien peu de choses. 

Voyez ci-dessous une notice qui présente l’état actuel de nos recherches sur cette famille et ses possessions :

Famille Frappier

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Pontcharrault

(Illustration : Pontcharrault, fragment d’une peinture du XIXème siècle, reproduite par Annales des Pays Nivernais, N°146)

La ferme de Pontcharrault, en amont de Donzy sur l’ancienne paroisse de Bagneaux, dont l’église, située sur la rive droite de la Talvanne, a disparu, est un manoir des XVIème-XVIIème siècles, avec tours, fenêtres à meneaux et pigeonnier.

On ne connaît pas l’origine de cette terre, proche de La Motte-Josserand dont elle a pu être détachée.

Elle est détenue au début du XVIIème par Jean Lasné, Lieutenant au Baillage, dont la famille était originaire de Lurcy-le-Bourg.

Elle passe ensuite par mariage aux Maignan, une famille anciennement établie à Donzy (voir notamment l’article consacré à Champromain, tout proche) qui connut un bel essor aux XVIIème et XVIIIème siècles grâce notamment à son investissement dans les forges locales : Bailly, l’Eminence…etc.

Une branche s’est prolongée au XVIIIème sous le nom de « Maignan de Pontcharrault » dont les traces figurent dans les registres de l’ancienne paroisse de Bagneaux.

Voyez la notice ci-jointe pour plus de précisions :

Pontcharrault(Version 2 du 2 oct 2021)

Merci de nous aider à compléter l’histoire de cette terre, qui reste mal documentée…

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Champromain

(Illustration : forêt de Donzy)

Champromain – un nom qui sent bon son antiquité – aurait appartenu aux sires de Saint-Verain à l’origine (Voir la notice Saint-Verain).

Le site domine la vallée de la Talvanne des hauteurs de la forêt de Donzy. Une gentilhommière du XIXème siècle a remplacé l’ancienne demeure d’une branche de la famille donziaise de Lamoignon, mais des éléments anciens subsistent.

La première mention connue de nous est celle de Jeanne de Lamoignon, « dame de Champromain » en 1520, fille de Charles et Claude d’Auroux, et petite-fille d’Alixand de La Tournelle-Maisoncomte, dame de la Motte-Josserand. Il est possible que Champromain ait appartenu, comme bien d’autres terres en Donziais, aux sires de La Rivière, dont Alixand descendait par sa mère. Le lien entre l’héritage de Saint-Verain et Jeanne de Lamoignon reste en tout cas à établir.

Une des dernières dames de Champromain – en partie – avant la Révolution, était la sœur du grand architecte Jacques-Germain Soufflot, originaire d’Irancy.

Voyez ci-dessous une notice détaillée, qui reste à compléter avec votre concours :

Champromain  (V complétée le 20/9/22)

D enluminé

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Notre-Dame du Pré, de Saint Germain à Cluny

(Illustration : tympan du portail nord de Donzy-le-Pré)

Les toutes premières mentions d'une église à Donzy (le Pré) datent de la fin du VIè siècle dans le règlement de Saint Aunaire (vers 596) évêque d’Auxerre de 572 à 603, et dans celui de Saint Tétrice, l’un de ses successeurs de 691 à 706. Un édifice  primitif fut probablement construit à cette époque, remplacé ensuite par une seconde église, détruite par les raids normands au IXè siècle, lors de leurs incursions dans la région, et dont on aurait trouvé quelques indices alentours.

Un prieuré rattaché à Saint-Germain d’Auxerre y aurait alors été fondé au XIIè siècle, rattaché ensuite à Cluny par les soins d’Hervé II, baron de Donzy (voir cette fiche) ; c’est de cette époque que dateraient les ruines actuelles.

L’établissement, enrichi par les libéralités d’Hugues de Montaigu, évêque d’Auxerre à partir de 1115, eut à souffrir au XIVè siècle de la guerre franco-anglaise. Puis, il fut de nouveau ravagé par les troupes royales de Charles VII en 1434, et par les protestants en 1569, qui, de surcroît, brûlèrent également papiers, contrats et terriers.

Abîmé et épuisé par ces attaques, au XVIIIè siècle, l’édifice tombait en ruine. La Révolution en aura raison : il sera alors démoli, les matériaux vendus. Ce n’est que grâce à la mobilisation des habitants de Donzy-le-Pré que la destruction complète sera stoppée.

Les ruines visibles de nos jours seraient donc celles de la troisième église dont il ne reste que deux grandes arcades du vaisseau central, l’avant-nef, avec son portail sculpté, la tour supportant le clocher, et le logis du prieur, détaché de l’église

C’est le portail qui présente le plus d’intérêt. Son tympan met Donzy-le-Pré au premier rang de la sculpture romane. Composé de trois dalles assemblées, il porte trois figures en haut-relief : au centre, la Vierge en majesté présentant l’Enfant, à sa droite un ange thuriféraire et à sa gauche un homme tenant une palme que l’on s’accorde à reconnaître comme le prophète Isaïe. Fait remarquable : malgré toutes les attaques et dégradations qu’a subi le bâtiment, le tympan de Donzy-le-Pré n’a, pour ainsi dire, jamais souffert d’une quelconque mutilation. Ce tympan était à l’origine peint ; il en reste encore quelques traces. C’est vers 1875 que le Ministère des Beaux-Arts fit exécuter le plâtre du portail : il est exposé dans la galerie des moulages de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine au Palais de Chaillot à Paris.

Voyez ci-dessous une notice sur l'histoire de Donzy-le-Pré, documentée notamment grâce aux apports du site  "Cahiers du Val de Bargis" :

ND du Pré (Donzy) (V. corrigée le 28/7/18)

D enluminé

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